Etre présent à soi-même c'est s'ouvrir à l'expérience du monde. C'est arrêter de se prendre la tête, se faire la paix et surtout ne rien faire car le corps sait spontanément certaines choses. Les trois courants de pensée, de pratique cités au dessus renvoie à l'unité corps-esprit, que c'est une aberration de les avoir séparé en vases clos (médecine somatique d'un côté et psychiatrie de l'autre). Pas pour rien qu'on trouve aujourd'hui des psychosomaticiens, des psychomotriciens, des psychosocioesthéticiens, des théories du moi-peau, des neuropsychologues dont je suis comme autant de tentatives de ponts de communication.
Midal cite le fait de nager et illustre la connaissance qu'a le corps de cette activité. Nul besoin d'être savant pour nager et faire l'expérience de soi, de faire corps avec l'eau.
Perrot et Josse rappellent que l'inconscient est un lieu de ressources dans lequel il faut puiser. Pour cela il faut dépolariser le conscient et laisser l'inconscient s'exprimer à travers le corps, les sensations. Il faut laisser faire et lâcher prise.
C'est finalement beaucoup de bon sens. J'en ai fait l'expérience en reprenant modestement le footing. On peut lire tout un tas de trucs sur Internet : comment bien courir, quelles foulées faire etc. Les conseils sont bons à prendre mais seule la pratique apprend vraiment. Au final, je sais courir depuis que j'ai deux ans. Et l'apprentissage que j'ai fait dernièrement, c'est que je sais respirer au rythme nécessaire. Pas besoin d'établir un programme conscient d'inspiration-expiration. J'ai fait le constat que je savais faire. Je ne cherche pas la performance, juste à être présent uniquement à ce que je fais. Quand je mange, je mange (je ne regarde un programme TV débile), je suis à table, présent avec mes proches. Quand je coure, je coure et c'est finalement comme la chanson de Camille que j'écoute depuis 12 ans sans en avoir perçu l'évidence d'être présent et de laisser faire :
Quand je marche, je marche
Quand je dors, je dors
Quand je chante, je chante
Je m'abandonne
Quand je marche, je marche droit
Quand je chante, je chante nue
Et quand j'aime, je n'aime que toi
Quand j'y pense, je ne dors plus
Je suis ici
Je suis dedans
Je suis debout
Je ne me moquerai plus de tout
"Entends tu, m'as-tu dit,
Le chant do monde", alors depuis
Quand l'aube se lève, je la suis
Et quand la nuit tombe
Je tombe aussi
Je suis ici
Je suis dedans
Je suis debout
Je ne me moquerai plus de tout
Quand j'ai faim, tout me nourrit
Le cri des chiens, et puis la pluie
Quand tu pars, je reste ici
Je m'abandonne
Et je t'oublie.
Branger, M. L. (vers 1900). Major Taylor [photographie]. Musée d'Orsay.
Camille (2005). Quand je marche [chanson]. In Camille, Le fil. Blonde Music.
Midal, F. (2017). Foutez-vous la paix et commencez à vivre. Flammarion.
