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mardi 7 juin 2016

Biochimie et cinéma

A l'institut Max Planck (Allemagne), Jonathan Williams et son équipe (2016) ont conduit une recherche concernant les émissions chimiques du corps humains dans une salle de cinéma. Pour voir l'article en consultation libre : http://rdcu.be/iIV0 (lien permanent) paru dans Nature Scientific Reports.


L'émission biochimique la plus importante a été obtenue avec la diffusion de scènes de suspense et de comédie. Pourquoi ? D'après l'article, il y aurait un avantage adaptatif à percevoir les émissions chimiques au sein d'un groupe notamment en cas de danger (suspense) ou d'absence de danger type repos (comédie). D'où l'importance de l'émission de marqueurs chimiques.

Cette étude vient appuyer le fait que le visionnage d'un film est accompagnement au niveau olfactif et que cela peut modifier la perception qu'en ont les spectateurs. Les auteurs rappellent effectivement que le traitement olfactif vient moduler la perception des visages ainsi que le fonctionnement mnésique (récupération en mémoire à long terme).

Quel impact de cette recherche ?
- étude de l'haleine en médecine : identifier des marqueurs chimiques en lien avec le cancer mais aussi avec l'anxiété
- industries publicitaires et audio-visuelles (jeux-vidéos et cinéma) et sur les panels de consommateurs.


Cette étude me fait penser au patient cité par Didier Anzieu dans le Moi-Peau et qu'il surnomme Gethsémani (du nom du jardin d'oliviers où Jésus aurait eu des sueurs de sang avant son arrestation). Patient que le psychanalyste aborde au travers de l'enveloppe olfactive qui l'entoure et qui a une fonction de mise à distance de l'autre, d'agressivité.
 
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Sources :
Anzieu D. (1985). Le moi-peau. Paris: Dunod.
Williams, J., Stönner, C., Wicker, J., Krauter, N., Derstroff, B., Bourtsoukidis, E., Klüpfel, T. & Kramer, S. (2016). Cinema audiences reproducibly vary the chemical composition of air during films, by broadcasting scene specific emissions on breath. Nature Scientific Reports (6:25464), DOI: 10.1038/srep25464